Nada Zéro

Extraits du numéro 29 : Hiver 2001-2002

Un 8 x 8 cm de Jean-Hughes Souron
Un 8 x 8 cm de
Jean Hugues
Souron
46 rue de Gesvres
6000 Beauvais- FRANCE


Marie Hic. 8 x 8 cm. 2002.

Autre éclairage

La porte est éternellement ouverte au bruit glissant, sans souvenir.
Dans la cour, tout le monde est passé et plus personne ne s'arrête. On oublie un moment. La poussière et la chaleur suivent l'eau qui s'écoule et fraîchit. La trompe pour les bêtes. Un pas lourd qui descend l'escalier. Des gens inconnus se regardent. La salle est un peu sombre. Ils ne sont pas tous là. La nuit sort du grenier. Dehors, des vapeurs en formes humaines courent sous la clarté. À l'intérieur, la flamme ardente brûle jusqu'à l'heure où la lune tombe de l'arbre enfin décapité.
Sur le point de mourir, la dernière étoile regarde encore de son œil demi fermé.

Un 8 x 8 cm de
Marie HIC
122 av. Marguerite renaudin
92140 Clamard . FRANCE
Pierre REVERDY

Timbres d'artistes
Timbre de C. Alle
Timbre De P.W Kaufmann
Timbre de W. Pennachi
Postes Fagot
Christian ALLE
50100 Cherbourg - FRANCE
P.W KAUFMANN
Bergwisenstrasse 11
CH-8123 Ebmatingen-SUISSE
Walter PENNACCHI
Contada Cigliolo N°1
00049 VELLETRI ( Roma ) - ITALIE

Un 8 x 8 cm de C. Alle

Les Morts Vivants

- Mais de quoi parle-t-elle ? On n'a pas idée ! - Chut ! : elle parle de rien...Vous vous approchez de moi, vous me humez, le nez plissé, les lèvres retroussées... Hmm...Un grondement sourd. C'est de l'inquiétude, de la curiosité. Qu'est-ce que ça sent ? Vous me direz que c'est le néant. Et le néant, il signifie. Il signifie aussi la mort. C'est moi, la mort ?

- Attention, c'est là qu'il faut faire attention à ne pas tomber.

- Je suis ce trou dans la terre d'où j'ai voulu me faire sortir. Ce qui est impossible, bien entendu. C'est autrefois qu'on disait " sortir de soi. Aller au bout de soi-même. Se dépasser. ", et c'est impossible. - Surtout pour une peau, hein. Je suis faite pour les rencontres, pour contenir, pour couvrir comme pour être couverte. Mais je n'existe pas seule. Parce que je suis. Je me suis brûlé les ailes à ma propre chandelle. Absurde. Comment est-ce que j'ai pu faire ça. Comment ils ont pu me faire ça... Comme si l'écriture, ces maillons de signes, ces chaînes figées de mots cloués au pilori blanc des pages, pouvaient signifier autre chose qu'elle-même. Comme si l'homme n'était pas la mouvance qui, justement, fait que la banquise ne peut que se briser, se disloquer; se recomposer autrement. Comme si l'homme, et je revendiquais d'être un homme, même si je suis une femme, comme si l'homme était autre chose qu'un chemin ( un parchemin aussi ).

- N'est-ce pas que nous sommes tous des trous ?
- Même quand tu me parles, alors que tu entres en moi. Oui.

- Alors, ils ont nommé ce néant. Et ce n'était pas mon nom. C'est là qu'on peut dire que je me suis dépassée. Et je me suis dissoute. Dans le rien du rien. Par le pouvoir que je donne aux peaux de se reconnaître... Ce n'est pas moi qu'on a reconnu.

- Parce que ce n'était pas toi. - Mais ça ne l'est jamais ! Je ne suis pas des mots ! " C'est bien de lui... " ou d'elle...Parce que vous croyez que nous sommes de quelqu'un ? Plutôt avec ce sens de sortir de... Et si nous en sortons, que reste-t-il dedans ? Mais, eux, les grands, les savants, les taxinomistes ( et ils étaient aussi des taxidermistes ), les faiseurs de géants, ils ont dit cela; ils ont peut-être juste une fraction de seconde, l'espace d'un éclair, eut cette pensée, éprouvé cette surprise : " Ce ne peut être elle. " Parce que les mots parlaient d'un lui, qui est moi aussi, bien entendu... Enfin, je me croyais en droit de le croire; et peut-être même de croire que je savais. Moi aussi, ce n'est pas moi tout court. C'est exactement l'inverse. Ces mots, hein, ils étaient moi, mais moi aussi. Et déjà plus personne. - Oh, ce bébé... Comme il ressemble à... - C'est tout son père. - Sa mère Michelle. - Son oncle Sam. - Sa grand-mère. Le cousin Pons, la cousine Bête, le Père Grandet et le pharmacien à la fois !

Pour une fois, j'ai jeté au loin toutes les enveloppes, pour me retrouver, frissonnante, dans les courants d'air. Rien. Rien dedans, rien dehors. Le rien. Un miroir béant.
- Tu aurais pu parler de toi.
- De qui ?

Un 8 x 8 cm de
Christian ALLE
Résidence Chantereyne. Surcouf n°10
50100 Cherbourg - FRANCE

Lauranne
25 rue de la Halle
46200 Souillac. FRANCE

Extrait de " Peau Damnée "

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Tampons d'artistes du monde entier : Netmail, G.Strada,  André, ...
Tampons d'artistes du monde entier

8 x8 cm de Marie-Claude Druenne, collage et papier perforé. 2002
Un 8 x 8 cm de
Marie-Claude DRUENNE
Le Bourg
50340 Pierreville - FRANCE

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