Nada Zéro
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Nous avons couru tant d’étés
ma joie mûre de fourrés

vos museaux papillons dans les hautes fleurs de la prairie

en ce pays de mots d’Oc et de grillons
où prend source ma poésie

Nous avons partagé tant de complicité et de tendresse

au long des siccités minérales
où les arbres et les maisons
tremblaient doucement dans l’or liquide de la lumière

et de pluies escargots près du feu de bois
dans le carillon rouge des glaïeuls

et le semis des moutons dans le bocage

Sur la lande en bruyère
qui dévale jusqu’à l’étang où rougit le Soleil

sous le vol des buses à pas de ver luisant
dans les sentiers de silex aux roses digitales

dans les bois jungle de lianes où fleurit la girolle

nous avons ensemble tant communié
avec la nature

dont la paix immémoriale
agrandissait l’instant
à la dimension de millénaires

Ô mes chiens bondissants
qui me prenez encore les mains

pour m’entraîner dans les promenades de la mémoire