Nada Zéro
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Poème à Ereshkigal

Nous sommes pris aux rets de tes cheveux
ô reine obscure .
Tu es la nuit douce à nos paupières lasses
et l’univers est ton corps éclaté.
Tu danses depuis la nuit des temps
sur une poussière d’étoiles
que tes pieds balaient en se jouant.
Car tu ordonnes les mondes
mort d’où jaillit la vie.

Ereshkigal : déesse  sumérienne de la mort.

In INSTANTS
Recueil inédit de Lucile NEGEL
Poème reçu de Béatrice GAUDY

AB ROAD-PARADIS

1
Il marchait à deux pas de la mort,
comme on frôle des murs sans décor.
La petite entreprise est fermée,
dormez maintenant monsieur Bashung,
dans les deux bras de la poésie,
entre Blanche Neige et Atchoum.
Allez rôder dans les métaphores
de l'éternité, juste au bord.

REFRAIN

L'homme de la goutte d'or
s'envole vers l'étoile du nord.
Rien ne l'oppose à la mort,
parti avec Joséphine un samedi,
à l'aube du printemps zéro neuf,
dans les AB Road-paradis.

2
Il marchait sur les traces de Baudelaire
et d'un dernier Gainsbourg pas clair.
Sur la mer il voyait danser
l'ombre de Vincent, traîner Ferré.
Sombrez maintenant monsieur Bashung
avant que ne sombre le monde.
Qu'importe puisque l'amour s'exporte,
qu'importe puisque le vent l'emporte.

3
Il marchait dans les bas fonds des criques,
prenait le train à travers les plaines.
Osait, la nuit s'injecter dans les veines,
des gros mots qui soulagent à peine.
Rêvez maintenant monsieur Bashung,
épinglez vos belles phrases au ciel.
Tout est extrême limite, superficiel,
tout est délit de fuite, artificiel .

The end

Jacques Fauny-Lerendu -
3 résidence du Castel - villa Beuys
50230 Agon Coutainville - FRANCE

Le palimpseste des formes

Nous voguons sur le silence d’oubli
                        des âges
                 Orgueilleux
des signes que nous graphions
Entre norme et originalité
Portables avions
télé satellites chébrans d’Internet
                        Nous vivons
la complète nouveauté
d’une maîtrise technique

Par la mise à jour d’une traduction
d’une cité où d’une entière civilisation
que les sables ou les glaces nous cachaient
Nous découvrons soudain
nos idées nos sentiments notre expression
                        vieux
                de millénaires

Et pourtant c’est encore Trobar
qu’à notre insu rendre présent
le jadis des arts

Trobar = trouver . L’art du trobar était celui des troubadours

In Dans la Rose du Temps
Recueil inédit de
Béatrice GAUDY
155, rue de Grenelle
75007 Paris - FRANCE