Pierres
de silence
Le
vierge, le vivace
Ô les nuits désertées du bel aujourd'hui
Les enfants se cassent les mains sur la glace
Triste et nue comme un grand reposoir
Rien
ne murmure aux oreilles des allumés de midi
Les lucides éveillés aux joues couvertes de sang automatique
Cent
pieds au-dessus de moi gît l'agneau blessé de cent
coudées vaines
Souris vertes grillées comme un colimaçon innocent
Les nappes trop blanches ruissellent aux pieds des serveurs
je
ne tuerai pas le loup
Je guiderai les pas de la vieille en pain d'épice sur les
heurtoirs de fièvre
Les ossements sous les pattes des Grands-ducs
Les portes carnassières
Petit
cheval blanc qui n'a jamais navigué
Michelle, ma belle, qui ne retrouvera jamais son chat
Chaton et rond et rond petit patagon
J'attends
que le sublime cogne à ma porte
J'attends de le reconnaître
Même s'il s'enfuit je le possèderai
je t'ai reconnu, sublime !
(...)
Lauranne
Pierres de
Silence (extrait)
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