Nada Zéro

La stupide Regarder en face Regardée de tous côtés Clouée sur la planche comme un insecte de pacotille Immobile assommée Marcher tout droit vers la sortie Les regards altiers qui soulèvent le cœur Sous les pieds la boue se fend Ne pas confondre Trop loin la porte Trop basse la fenêtre Stupide Encore plus Toujours Il fait froid Il fait chaud Demander la sortie Les regards déglingués ça existent Sourire niais Le corps ne répond plus aux commandes Pieds dans le tapis Nez dans le mur Comme s'il faisait nuit Sans bouger Fait froid Dans sa gangue de glace La stupide Souillac, le 18 août 2003

Mariage Envolez-vous, enlacez-vous Autour du voile de votre cou Il n’est pas d’ombre sans clarté Aux sources de votre voie lactée. Embrassez-vous, confondez-vous Aux pas légers de baisers fous Au temps miroitant sous vos pas Comme deux anges volant ici bas. Déshabillez-vous, caressez-vous De vos pupilles ornées de bijoux Dans les sillons de vos deux corps Pour l’extase de vos souffles d’or Aimez-vous Sans garde-fou et contre tout Tout en dessus dessous Dans la lumière de votre chair Au-delà des maillons de vos diptères Dans l’espace doux De vos articulations. Écrit pour un homme et une femme qui se sont séparés puis retrouvés.

Petit nombril a des choses à me dire Il me chuchote des mots de râles et des gloussements secrets Des courants d’air de chuchotements Des gargouillis de regards affolés Des « je t’attends » des « ne pars pas » Et moi je lui réponds, que je suis arrivé Que le coin de l’âtre me fait chaud au ventre Qu’à ce feu là je peux bien m’attarder Et vivre dehors d’un coup devient dérisoire Que la Cheminée tire et que le feu est là Par sa douce lueur je peux bien voir le monde Qu’une coquine lorgnette me suffit désormais Qu’à avoir chaud ainsi l’hiver a disparu Que la neige sur le toit peut bien se languir Que ce nombril là sait me parler de ces mots Qui font fondre les glaces et rugir l’océan Dont les mouettes du large pépient de joie de vivre Dont les golfes d’azur me rappellent son souffle Et le murmure de ses cris la bible de mes plaisirs Bernard de Rudder