Nous
gouvernerons la rosée
(Ralph
Trouillot)
Lorsque nous reviendrons de
ces terres lointaines,
Ces pays où nos pas sur rêves concassés,
Un cheval à trois pattes nous suivait jusqu'à
l'aube,
La lumière en nos têtes, nous de peur transportés
:
Pas perdus sur la rive, ils dérivent à l'instant,
Dans ma voix qui débarque de ces terres lointaines,
De brume recouvertes, en dehors, et dedans.
Nous gouvernerons la rosée
Nous gouvernerons la rosée
Lorque nous reviendrons à
nos terres lointaines,
Dans nos sacs un enfant, dans nos mains un bâton,
Dans nos yeux une image de la figure humaine,
De nous, Croque-Mitaines, nous nous libèrerons.
De notre sang n'ayant soif, de nos corps n'ayant faim.
Et les coups qui pleuvront sur nos terres prochaines
Seront doux, seront ceux de la pluie du matin...
Nous gouvernerons la rosée
Nous gouvernerons la rosée
Lorque nous ouvrirons à
nos terres lointaines
Nos yeux de leur maîtres enfin dépouillés,
Nous verrons le soleil d'un regard de lumière,
Verrons, vulnérables, nos doigts écartés,
Chaque paume devenue devant nous une oreille,
dans laquelle, desserrée, la poignée de poussière
Chantera, chantera la vie, dans la mort retrouvée...
Nous gouvernerons la rosée
Nous gouvernerons la rosée